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[CHRONIQUE : Leurs profits, nos morts] Nos morts !

Leurs profits, nos morts !

Une formule, un cri, une addition… on ne sait pas trop comment on pourrait qualifier cela.

L’enjeu est de comprendre comment cette formule est à la fois une réalité, d’ores et déjà pour certains, et va devenir une réalité de plus en plus large autour de nous.

Cette chronique existe pour comprendre ce que nous vivons, aujourd’hui, pourquoi en sommes nous arrivés là ? Pourquoi ne pouvons nous pas faire face ? Qui est responsable ? Qui seront les victimes ? Un champ large mais qui permet de comprendre, de se poser et de voir où nous pouvons aller.

Cette chronique va utiliser des termes comme bourgeoisie, capitalistes... non pas par dogmatisme sociologique ou marxiste mais car il faut bien préciser qui joue quel rôle dans la situation actuelle. Nous vivons dans un système économique, le capitalisme, c'est un fait. Il y a une classe dirigeante, patronat et gouvernement, dont le rôle est de diriger le politique et l'économie, c'est un fait là aussi.

Tout est issu d’une compilation de connaissances acquises par la lecture d’articles scientifiques comme « Science » de la revue de American Association for the Advancement of Science, de la presse quotidienne mais aussi des données d’articles sur la situation de notre système de santé.

Nous ne sommes pas des scientifiques, comprendre des personnes dont le métier est la science en laboratoire, en recherche, pour qui l’objectif et de savoir et de se spécialiser dans son domaine. Mais ce que nous avons pour nous toutes et tous, c’est notre capacité à lire, de collecter des informations et de faire le lien entre les différents évènements surtout dans une chronologie aussi resserrée. Pourquoi pouvons nous déclarer haut et fort « Leurs profits, nos morts » ?

Nous allons voir les raisons qui ont poussé à tels ou tels choix, les raisons objectives qui ont entraîné la situation de pénurie et d’engorgement d’aujourd’hui et qui sera le plus touché.

Nos morts :

Derrière cette affirmation, cela peut paraître prophétique mais il faut bien comprendre qui sera touché le plus largement et en premier, qui paiera le plus sévèrement la note.

  1. Un virus ne fait pas de différence sociale mais…

Le virus n’a pas de conscience, n’a pas d’objectif, n’a pas un quelconque rôle prophétique, il vit sa vie et touche tout le monde… Devedjian, Boris Johnson ou d’autres personnels politique ou grands patrons ne sont pas épargnés.

Par contre ce qui est clair, c’est que ceux qui seront le plus touchés seront issus de notre classe,

pas arithmétiquement car oui nous sommes plus nombreux, mais bien proportionnellement. Cette différence s’explique par la différence d’accès aux tests, aux médecins… Oui la bourgeoisie connaîtra des morts mais notre camps paiera un plus lourd tribut. Vous, nous, moi, votre voisin votre mamie, la nounou de vos enfants… nous n’aurons pas accès à des tests et pas de la même manière au système hospitalier même en ayant des signes clairs de contamination. Lors de l'engorgement des hôpitaux, l'accès ne sera pas le même. Qui soigner entre vous et un ministre ? Vous connaissez la réponse. Les EPHADS sont révélateurs de cette situation, il s’agit d’une zone de non droit, où les anciens s’entassent pour mourrir dans notre situation quand les plus fortunés ont le droit à un suivi individualisé chez eux.

2) Les travailleurs non confinés paieront un très lourd tribu

Le fait est que, comme en Italie, les zones de concentration de travailleurs sont les zones les plus touchées. Dans un bureau de poste, dans une usine, dans un supermarché… le contact, la proximité est une réalité et permet au virus de se propager plus facilement. Les mesures de protection n’existent que très peu ou pas du tout dans certains cas, l’exemple le plus aberrant de La Poste qui a donné 300 000 de ses masques à la police.

Au delà de se contaminer eux-mêmes, le risque est aussi de contaminer les gens autour d’eux.

Pas besoin de démonstration supplémentaire, mais c’est la réalité que le déplacement de travailleurs, leur maintien dans des centres de production ne va pas permettre d’arrêter la propagation. D’ores et déjà les cas explosent dans les centres courriers, chez Amazon ou dans les entreprises qui avaient maintenues leur production avant que les salariés effectuent des droits de retrait. On peut citer comme exemple les entreprises de l’aéronautique, PSA, Renault… qui produisent des avions ou voitures, pas très utile quand même en ce moment, où plusieurs dizaines de salariés ont contracté le virus et certains en sont morts alors que l’entreprise avait renvoyé les cadres chez eux.

À l’aune de la troisième semaine de confinement, une partie des entreprises veulent rouvrir et relancer la production, alors que les médecins passent en boucle à la télévision pour demander à ce que tout le monde reste chez soi. Mais ceux qui décident si l’on reste confiné ou pas, ceux sont nos employeurs, pas nous. Si on est obligé de retourner travailler, il faut y aller surtout pour les plus précaire d’entre nous. Seule solution, le droit de retrait de masse et il s'exprime et doit s'exprimer encore plus pour la santé de toutes et tous. Si la majorité des salariés retournent travailler, ils risquent d'être contaminé, en contaminé d'autres... seul l'arrêt des secteurs non essentiels permettra d'endiguer l'épidémie. A côté, les soignants seront eux aussi toucher de manière importante avec la situation aberrante du manque de matériel, le 1er avril il s’agit de plus de 1 600 soignants qui sont touchés par le COVID 19.

3) Même et surtout au coeur de la crise, le capitalisme est toujours ignoble :

On aurait pu espérer que dans cette situation d’urgence la logique du profit aurait été mise de côté. Mais pour nos dirigeants, les grands patrons il n’y a que les profits qui comptent, peu importe le nombre de morts. La concurrence est toujours au centre de tout : on peut penser au vol de masque par, non pas des individus qui font directement les gros titres, mais bien par des Etats qui détournent certains produits qui devaient bénéficier à d’autres. Les Etats-Unis l’ont fait, la France l’a fait en profitant d’un livraison qui passer sur son sol pour rejoindre l’Italie… tout en exprimant publiquement leur pleine et entière solidarité avec l’Italie.

Ils ont détruit la sécurité sociale, ils ont donné des milliards d’euros à coup d’aide fiscale aux grandes entreprises, suppression d’impôts comme l’ISF… et maintenant ils demandent à chacun d’entre nous de fournir des masques, des moyens pour les hôpitaux. Certains ont même oser ouvrir des cagnottes Leetchi. Mais prendre l’argent des entreprises, des grands patrons, saisir sur les comptes, ça non, pas question !

Leur logique, même avec des pseudos élans solidaires, de fausses larmes de crocodiles est toujours le même : NOUS faire payer la crise, AUGMENTER leurs profits, ASSEOIR leur domination.

C'est cela qui est clairement visible dans les déclarations du MEDEF, "il faudra travailler plus", ou d'élus LR qui souhaitent d'ores et déjà supprimer 5 jours de RTT pour "payer la note".

D'ailleurs ans les mesures de l'état d'urgence sanitaire, ne voit on pas la priorité mise sur le code du travail : possibilité d'imposer jusqu'à 60 heures de travail par semaine, suppression des jours de repos, possibilité d'imposer 6 jours de congés sans que le salarié ne puisse dire quoi que ce soit. Urgence, on se demande laquelle était la plus centrale : répondre aux besoins de masques ou s'en prendre encore aux salariés ?


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